TRIBUNE

Il y a un an lorsque, après avoir décidé de créer l’Association de Lutte contre Le Commerce Illicite (ALCCI) pour sensibiliser les entreprises comme les pouvoirs publics sur l’étendue et les dommages de ce phénomène, nous avons commencé nos activités conscients que les pouvoirs publics français n’apportaient pas de réponses appropriées.   Aujourd’hui, sans crier victoire nous pouvons dire que les entreprises, les services publics et l’opinion ont commencé à se rendre compte de la réalité et de la gravité du phénomène.   Les actions que nous avons menées, les collaborations que nous avons développées avec de nombreuses organisations et institutions nationales et internationales comme l’OCDE, la DGCCRF, la Douane, la Gendarmerie, ont retenu l’attention, suscité un intérêt et soulevé un certain écho. Elles montrent que si la situation est grave elle n’est pas désespérée et que des responsables, dans tous les secteurs, se sont engagés dans la lutte contre le commerce illicite.   Le mouvement que nous appelions de nos voeux lors de la création de l’Association est à l’oeuvre.   Nous sommes déterminés à l’amplifier. L’ALCCI a vocation à mener et soutenir cette démarche en France, comme à l’international.   Alain Juillet , Hervé Pierre et Dominique Lapprand  

Le commerce illicite, une réalité mondiale émergente et inquiétante

Le commerce illicite est un phénomène ancien qui n’a cessé d’innover pour se renouveler en profitant de la globalisation comme des vulnérabilités de l’économie et d’Internet. La complexité des échanges protège les malfaiteurs ; le développement des moyens de transports et de communication facilite leur activité.

L’histoire montre que les sociétés finissent par élaborer une réponse à ce genre de défi. Cependant aujourd’hui, avec l’innovation permanente constatée dans les différentes formes du commerce illicite, il est nécessaire d’apprendre à innover également dans les actions de prévention et de répression.

C’est l’ambition de l’ALCCI de susciter cette démarche par une mutualisation et une coordination des actions pour aider les entreprises à mieux se protéger et conseiller les pouvoirs publics dans leur démarche de régulation.

Le commerce illicite de produits licites est omniprésent : pièces de rechange automobile, prothèses médicales ou batteries pour éclairage de secours contrefaites ou ne répondant à aucune norme, faux médicaments placebo ou poison, produits issus d’espèces protégées…. la liste est infinie. Par son chiffre d’affaires, par les profits dégagés, par la main d’œuvre qu’il emploie, le commerce illicite dépasse les trafics de drogue, d’armes et d’êtres humains. Il pèse plusieurs centaines de milliards de dollars par an, une étude de Traffic citant, ainsi, 25 milliards pour les seuls produits tirés d’espèces naturelles. S’il s’agissait d’un Etat, ce dernier pourrait siéger au G 20.

Au niveau des approvisionnements de gros, notamment internationaux, le commerce illicite est entre les mains du crime organisé, en col blanc pour orchestrer la production et les transactions, corrompre les autorités et, dans ses formes plus classiques et violentes pour transporter, stocker, livrer et se protéger autant d’autres groupes criminels que des services publics de répression. Pour la distribution de détail, dans la rue, sous le comptoir ou encore, et de plus en plus, sur les réseaux sociaux et les sites de vente entre particuliers, le commerce illicite passe entre les mains de la petite et de la moyenne délinquance.

A l’international, le commerce illicite fait depuis peu l’objet d’une attention particulière. L’OCDE en a fait un objet d’étude et a mis en place un groupe de travail permanent. Il est au cœur des réflexions du Forum Economique Mondial de Davos (WEF). Interpol l’a identifié comme une menace criminelle majeure. C’est un sujet clé pour Europol comme pour l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD). En revanche, la France ne lui a pas accordé, jusqu’ici, la même attention.

« Le rôle de l’association est de créer un contexte favorable et ouvert à toutes les questions de commerce illicite. Contrairement aux pays anglo-saxons, cela n’existait pas encore dans l’Hexagone. Au-delà d’un objectif général de prise de conscience de l’ensemble du phénomène par l’opinion publique, nous voulons apporter à tous les acteurs de l’entreprise concernés une connaissance globale favorisant une synergie des initiatives des uns et des autres pour une meilleure protection des intérêts des sociétés » (Alain Juillet, Président de l’ALCCI)

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RÉFÉRENCES

L’ALCCI a rassemblé ici les principaux documents de référence relatif au commerce illicite. Certains sont des études publiées par des organisations internationales, d’autres sont des ouvrages académiques que le lecteur voudra bien se procurer par lui-même conformément à la réglementation relative aux droits d’auteur.

ACTEURS INTERNATIONAUX